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En voiture, Simone !

by Jazz Panic

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Les glandes mammaires qui se développent au moment de la puberté n’ont aucun rôle dans l’économie individuelle de la femme […]. Beaucoup de sécrétions ovariennes ont leur finalité dans l’ovule, dans sa maturation, dans l’adaptation de l’utérus à ses besoins […] la femme est adapté aux besoins de l’ovule plutôt qu’à elle-même. De la puberté à la ménopause elle est le siège d’une histoire qui ne la concerne pas personnellement. […] Chez les autres mammifères ce cycle œstral ne se déroule que pendant une saison ; il ne s’accompagne pas d’écoulement sanglant : c’est seulement chez les singes supérieurs et chez la femme qu’il s’accomplit chaque mois dans la douleur et le sang. […] Le quatorzième jour s’effectue la ponte : la paroi du follicule se rompt […] l’œuf tombe dans tombe dans les trompes cependant que la cicatrice évolue de manière à constituer le corps jaune. Alors commence la seconde phase ou phase lutéinique caractérisée par la sécrétion de l’hormone appelée progestine qui agit sur l’utérus. Celui-ci se modifie : le système capillaire de la paroi se congestionne, elle se plisse, se gaufre, formant des espèces de dentelles ; ainsi s’édifie dans la matrice un berceau destiné à recevoir l’œuf fécondé. Ces transformations cellulaires étant irréversibles, dans les cas où il n’y a pas fécondation cet édifice ne se résorbe pas : peut-être chez les autres mammifères les débris inutiles en sont-ils emportés par les vaisseaux lymphatiques. Mais chez la femme lorsque les dentelles endométrales s’écroulent, il se produit une exfoliation de la muqueuse, les capillaires s’ouvrent et une masse sanguine suinte à l’extérieur. Puis tandis que le corps jaune dégénère, la muqueuse se reconstitue et une nouvelle phase folliculaire commence. Ce processus complexe, encore assez mystérieux dans ses détails, met en branle l’organisme tout entier puisqu’il s’accompagne de sécrétions hormonales qui réagissent sur la thyroïde et l’hypophyse, sur le système nerveux central et le système végétatif et par conséquent sur tous les viscères. Presque toutes les femmes – plus de 85 % - présentent des troubles pendant cette période. La tension artérielle s’élève avant le début de l’écoulement sanguin et s’abaisse ensuite ; la vitesse du pouls et souvent la température augmentent : les cas de fièvre sont fréquents ; l’abdomen devient douloureux ; on observe souvent une tendance à la constipation et ensuite des diarrhées […] la sécrétion de sueur est augmentée et s’accompagne au début des règles d’une odeur qui peut être très forte et persister pendant toute la menstruation. […] cette instabilité des glandes amène une grande fragilité nerveuse : le système central est atteint, il y a souvent céphalée, et le système végétatif réagit avec exagération : il a diminution du contrôle automatique par le système central ce qui libère des réflexes, des complexes convulsifs et se traduit par une grande instabilité d’humeur : la femme est plus émotive, plus irritable que de coutume et peut présenter des troubles psychiques graves. C’est dans cette période qu’elle éprouve le plus péniblement son corps comme une chose opaque aliénée ; il est la proie d’une vie têtue et étrangère qui en lui chaque mois fait et défait un berceau ; chaque mois un enfant se prépare à naître et avorte dans l’écroulement des dentelles rouges ; la femme, comme l’homme, est son corps : mais son corps est autre chose qu’elle. Simone de Beauvoir
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L’enfance n’est même pas un refuge pour la femme, qui dés l’âge de fillette contemple avec envie la charrue, le camion, qui symbolisent à ses yeux les privilèges des garçons. Lorsqu’elle devient femme, sa posture sous l’homme est une humiliation nouvelle, qu’elle doit assouplir par la ferme discipline de la soumission au sexe, et de la tenue de la maison. Destinée par son sexe à une tâche sous-payée et peu créative, elle s’abîme dans l’ennui des sports et des loisirs, l’attention redoublée à la santé morale de ses enfants, Tandis que son mari, une fois déguisée en hétaïre, l’exhibe comme un trophée, lors de soirées pour hommes qui ne s’achèvent pas au salon.
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La femme connaît une aliénation plus profonde quand l’œuf fécondé descend dans l’utérus et s’y développe ; certes la gestation est un phénomène normal qui, s’il se produit dans les conditions normales de santé et de nutrition, n’est pas nuisible à la mère : il s’établit entre elle et le fœtus certaines interactions qui lui sont favorables ; cependant, contrairement à une théorie optimiste dont l’utilité sociale est trop évidente, la gestation est un travail fatigant qui ne présente pas pour la femme un bénéfice individuel et exige au contraire de lourds sacrifices. Elle s’accompagne souvent dans les premiers mois d’un manque d’appétit et de vomissements qu’on n’observe chez aucune autre femelle domestique, qui manifestent la révolte de l’organisme contre l’espèce qui prend possession de lui ; il s’appauvrit en phosphore, en calcium, en fer, ce dernier déficit étant par la suite difficile à combler ; la suractivité du métabolisme exalte le système endocrinien ; le système nerveux végétatif est en état d’excitabilité augmentée, ; quant au sang, son poids spécifique diminue, il est anémié, il est analogue « à celui des jeûneurs, des inanitiés, des personnes ayant subi des saignées répétées, des convalescents ». Tout ce qu’une femme saine et bien nourrie peut espérer, c’est après l’accouchement de récupérer sans trop de peines ces dépenses ; mais souvent il se produit au cours de la grossesse de graves accidents ou du moins de dangereux désordres ; et si la femme n’est pas robuste, si son hygiène n’est pas soigneuse, elle sera prématurément déformée et vieillie par les maternités […] C’est encore par une crise difficile que la femme échappe à l’emprise de l’espèce ; entre quarante-cinq et cinquante-cinq ans se déroulent les phénomènes de la ménopause, inverses de ceux de la puberté. L’activité ovarienne diminue et même disparaît : cette disparition entraîne un appauvrissement vital de l’individu. On suppose que les glandes cataboliques : thyroïde et hypophyse, s’efforcent de suppléer aux insuffisances de l’ovaire ; ainsi observe-t-on à côté de la dépression du retour d’âge des phénomènes de sursaut : bouffées de chaleur, hypertension, nervosité ; il y a parfois recrudescence de l’instinct sexuel. Certaines femmes fixent alors de la graisse dans leurs tissus ; d’autres se virilisent. Chez beaucoup un équilibre endocrinien se rétablit. Alors la femme se trouve délivrée des servitudes de la femelle ; elle n’est pas comparable à un eunuque car sa vitalité est intacte ; mais elle n’est plus la proie de puissances qui la débordent : elle coïncide avec elle-même. On a dit parfois que les femmes âgées constituaient « un troisième sexe » ; et en effet elles ne sont pas mâles mais ne sont plus des femelles ; et souvent cette autonomie physiologique se traduit par une santé, un équilibre, une vigueur qu’elles ne possédaient pas auparavant. Aux différenciations proprement sexuelles se superposent chez la femme des singularités qui en sont plus ou moins les conséquences ; ce sont des actions hormonales qui déterminent son soma. En moyenne elle est plus petite que l’homme, moins lourde, son squelette est plus grèle, le bassin plus large adapté aux fonctions de la gestation et de l’accouchement ; son tissu conjonctif fixe des graisses et ses formes sont plus arrondies que celles de l’homme ; l’allure générale : morphologie, peau, système pileux, est nettement différente dans les deux sexes. La force musculaire est beaucoup moins grande chez la femme : environ les deux tiers de celle de l’homme ; elle a une moindre capacité respiratoire : les poumons, la trachée et le larynx sont moins grands chez elle ; la différence du larynx entraîne aussi la différence des voix. Le poids spécifique du sang est moindre chez la femme : il y a moindre fixation d’hémoglobine ; elles sont donc moins robustes, plus disposées à l’anémie. Leur pouls bat plus vite, leur système vasculaire est plus instable : elles rougissent aisément. L’instabilité est un trait frappant de leur organisme en général ; entre autres il y a chez l’homme stabilité dans le métabolisme du calcium ; tandis que la femme fixe beaucoup moins de sels de chaux, elle en élimine pendant les règles et pendant la grossesse ; il semble que les ovaires aient touchant le calcium une action catabolique ; cette instabilité amène des désordres dans les ovaires et dans la thyroïde qui est plus développée chez elle que chez l’homme : l’irrégularité des sécrétions endocrines réagit sur le système nerveux végétatif ; le contrôle nerveux et musculaire est imparfaitement assuré. Ce manque de stabilité et de contrôle entraîne leur émotivité, directement liée aux variations vasculaires : battements de cœur, rougeurs, elles sont par là sujettes aux manifestations convulsives [...] Simone de Beauvoir
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Le matin elle se lève, elle prépare les chocolats, elle beurre les tartines de ses enfants. Son mari écoute les nouvelles à la radio, il embrasse les petits sur le front, puis leur mère les emmène à l’école, elle répond à leurs questions, la tête ailleurs, croise des inconnus aux yeux clairs, des plages des Caraïbes dans le métro. Des femmes élégantes aux airs libres ne montrent aucun égard, pas la moindre attention à la chair de sa chair, qui se pend à ses jupes et l’entraîne en arrière.
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Balance ton porc, ses mains qui tremblent, ses yeux mouillés qui suent la baise, qui te rabaissent et qui soupèsent ton petit cul dans l’escalier. Fous la lumière sur cette ordure, traîne-le de talk-shows en procès, l’haleine qui pue, la poutre dure, les mots qui souillent, le vin mauvais. Producteur/frotteur, harceleur/violeur. Roméo chauve et gras du cul Qui a le même âge que ton père, Montre lui comment se tenir, Et comment on fait pour choper. Un jour peut-être il comprendra Lorsqu’il deviendra la vedette Des serial-porcs sur Internet.
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La femme ? c’est bien simple, disent les amateurs de formules simples : elle est une matrice, un ovaire ; elle est une femelle : ce mot suffit à la définir. Dans la bouche de l’homme, l’épithète « femelle » sonne comme une insulte ; pourtant il n’a pas honte de son animalité, il est fier au contraire si l’on dit de lui : « C’est un mâle ! » Le terme « femelle » est péjoratif non parce qu’il enracine la femme dans la nature, mais parce qu’il la confine dans son sexe ; et si ce sexe paraît à l’homme méprisable et ennemi même chez les bêtes innocentes, c’est évidemment à cause de l’inquiète hostilité que suscite en lui la femme ; cependant il veut trouver dans la biologie une justification de ce sentiment. Le mot femelle fait lever cez lui une sarabande d’images : un énorme ovule rond happe et châtre le spermatozoïde agile ; monstrueuse et gavée la rine des termites règne sur les mâles asservis ; la mante religieuse, l’araignée repues d’amour broient leur partenaire et le dévorent ; la chienne en rut court les ruelles, traînant après elle un sillage d’odeurs perverses ; la guenon s’exhibe impudemment et se dérobe avec une hypocrite coquetterie ; et les fauves les plus superbes, la tigresse, la lionne, la panthère se couchent servilement sous l’impériale étreinte du mâle. Inerte, impatiente, rusée, stupide, insensible, lubrique, féroce, humiliée, l’homme projette dans la femme toutes les femelles à la fois. Et le fait est qu’elle est une femelle. […] Mais dans la nature, rien n’est jamais tout à fait clair les deux types, mâle et femelle, ne se distinguent pas toujours aisément […] Simone de Beauvoir
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Soumissions 02:22
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Les barbons 01:57
Boules et bite bombardent le sourire vertical Découpé dans le cuir de sa combi de pute. Le Destop des salopes lui enfonce l’outrage, Lui massouille le clit en lui bavant sa jute. Les trayeuses envapées en jarretelles de ménage Ont les babines imberbes et le vice à la bouche, Avalent le plombier qu’elles pognent avec rage, Font sauter les boutons dans leurs pavillons louches. L’érotisme est un mouvement vers l’autre Mais quand les époux ne font qu’un La chair se fait triste et l’inceste Eteint le désir des amants jumeaux. Le briscard de la baise fait un bras aux bouffeuses Qui se rasent le baveux pour lui saisir le bout. Boules et boobs balancent aux battues des gagneuses, Agitent les fouteurs qui se branlent debout. Qui se débourrent le fion à grands coups de fistfuck, Et liment les conduits des grannies à perlouzes. Les barbons se décoincent chez Jacquie et Dorcel, Dans des boîtes à partouzes.
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Sorcières 03:42
Nul ne dira l’horreur que connut la jeune fille, fée, sibylle, magicienne, bouquet éparpillé perdu dans cet âge sombre, dupée par son follet qui parfois la chatouille et rit de sa pudeur, prêtée par le seigneur au page et au valet, menée par ses statues de bois noir et de cordes vers les landes, les forêts que court le roi du monde, qui lui souffle vengeance et qui l’emplit de songes, lui enseigne la belladone, la jusquiame, les simples, célèbre sur son corps des offices à l’envers, décapite des crapauds affublées de violet, manie le vilebrequin et la paire de balloches, qui lui arrachent des mots crus qu’elle ne répétera pas. Sous sa robe piquante et le hennin cornu, la vieillarde, la laide ne sont pas seulement des objets sans attraits, elles inspirent une haine mêlée de peur au mélange d’hommes et de troupeaux.
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13.
La douceur des jours passés à tes côtés ne reviendra jamais. L’amour est un fleuve qui emporte les cœurs, Et les baisers ne peuvent rien au temps qui court vers sa fin. La nostalgie des jours anciens jamais ne nous quittera, malgré l’oubli Et le bonheur toujours passé. Les malheureux des jours d’été fuient le soleil, tirent les rideaux, Ne peuvent rien au temps qui court vers sa fin. Ventre serré, les volets clos, loin des cafés et fou-rires, Loin des baisers des amoureux. La mélancolie est un baiser, froid sur le cœur, Un nuage bas, seul dans le ciel en plein été, Qui assombrit le bonheur. Et les promesses ne peuvent rien pour ces amours, Déjà éteints, déjà passés. La nostalgie de l’avenir nous poursuivra Malgré l’oubli et le soleil, Le bleu des flots et les oiseaux dans le ciel. Les malheureux fuient les cafés et les sourires, Les rires stridents des amoureux, Le cœur amer, la gorge sèche, Le souffle court, empoisonné, Le regard bas des condamnés.
14.
Tu nages sur des tapis couverte de poudre d’or, Tu caresses des chats aux poils longs et soyeux, Des serpents vert diamant glissent le long de ton corps, Rêveuse dans ton boudoir tu lisses tes cheveux, Tu t’enfuis au jardin où t’accueillent les oiseaux, Ton sourire est un ange descendu de l’amour, La rosée du matin ouvre des fleurs sur ta robe, Sème des gouttes de verre sur ta peau de velours. Le soleil boit tes yeux et ta fleur d’innocence, Dieu oublie le péché lorsque tu lui souris, Les hommes font la paix et les armes silence, Les morts se redressent et célèbrent la vie. Des balles te traversent, que tu ne ressens pas, Tu t’avances en riant au milieu des charniers, Notre amour est un havre loin des malheurs du monde, Un éden hors du temps où vivre et oublier. L’immense est trop petit, l’infini nous encage, Les amours de façade sombrent dans les adieux, Les cœurs fendent l’armure et les tourneurs de pages S’encanaillent en pleurant, cachent leurs sourires honteux, Des rires nous accueillent, que nous n’entendons pas, Nous passons sans un mot au milieu des banquets, Notre amour est un havre de paix et d’innocence, Un éden solitaire où mourir et s’aimer.

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Librement inspiré du livre de Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe

credits

released March 8, 2020

Paroles et Musiques : Jean-Ernest Baston

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Jazz Panic Montreuil, France

JAZZ PANIC :
Jean-Ernest Baston, Sid Complex, Sharon Sex, Barnum Gonzo, Brenda Glamour +
Brutal Méchant : cris, grognements, bris de vitre

Mastering :
Jazz Panic, Malveillance : Loran Qui
En voiture, Simone, Suites pour piano et guitares électriques, 2015 : Nicolas Dick
L'après-midi d'un fou, Trans-Oedipe-Express : Random Toxy Audio

www.youtube.com/channel/UCQeadiCcA8XLswHsVuMTzqg
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